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Espoirs de nouveaux traitements d’Immunothérapie pour soigner le cancer de la prostate métastatique

Une association médicamenteuse à base d’anticorps, une nouvelle immunothérapie, ces traitements à l’essai offrent un nouvel espoir pour traiter certaines formes de cancer métastatique de la prostate. Voici ce qu’il faut retenir sur les dernières avancées pour soigner le cancer de la prostate avancé.

Vers un traitement ciblé du cancer de la prostate neuroendocrinien ?

Une étude a été réalisée par les chercheurs du Fred Hutchinson Cancer Research Center de Seattle aux États-Unis. Les résultats ont été publiés en novembre 2020 dans la revue Clinical Cancer Research. Ils évoquent la possibilité d’utiliser une molécule dans le cadre d’une thérapie ciblée. Ce traitement permet de concentrer la chimiothérapie directement dans les tumeurs afin de traiter un type de cancer avancé agressif de la prostate tout en épargnant au maximum le reste de l’organisme.

Les scientifiques précisent ainsi que certaines cellules tumorales endocrines présentent au sein de la prostate seraient porteuses d’un marqueur protéinique spécifique. En utilisant ce marqueur pour guider la chimiothérapie, il serait donc possible de détruire les tumeurs.

Les essais ont été réalisés sur des souris et seraient applicables à l’être humain dans un futur proche.

Les chercheurs en charge de l’étude se félicitent de cette avancée afin de soigner cette catégorie de cancer pour laquelle il n’existe pas encore de thérapie ciblée.

Le traitement en question est une association de médicaments et d’anticorps. Le médicament est attaché à un anticorps spécifique, une protéine capable de se lier à d’autres protéines. Les scientifiques les ont donc modifiés pour qu’ils puissent véhiculer des médicaments anticancer vers les cellules cibles.

L’étude se révélant concluante auprès des souris, un essai clinique de stade précoce chez des patients touchés par un cancer neuroendocrinien  de la prostate serait en bonne voie, soutenu par Immunomedics, inc., le fabricant lui-même du traitement expérimental potentiel.

Cancer neuroendocrinien de la prostate : particularités

Le cancer neuroendocrinien de la prostate (CPNE) représente environ 20 % de tous les cancers avancés de la prostate. Ils sont particulièrement résistants aux traitements. Par ailleurs, son incidence est en constante augmentation.

Ce type de tumeurs est habituellement traité par hormonothérapie, surtout à un stade encore initial, ce qui permet d’augmenter la durée de vie des patients touchés. Toutefois, celle-ci ne constitue pas un traitement pour soigner la maladie, qui devient résistante aux thérapies anti-androgènes et peut continuer de se développer.

Cette annonce d’une possible thérapie ciblée représente donc un véritable espoir pour tous ces malades.

L’immunothérapie pour traiter le cancer de la prostate métastatique

Une autre étude publiée dans la revue Science Translational Medecine par des chercheurs du MD Anderson Cancer Center de l’Université du Texas à Houston aux États-Unis fait état quant à elle des bénéfices d’une immunothérapie pour traiter certains patients atteints de cancer de la prostate métastatique.

Les résultats s’appuient sur des essais réalisés avec l’immunothérapie Yervoy (Ipilimumab) sur des patients touchés par une forme métastatique de cancer prostatique résistant à la castration lors d’un essai de phase 2. Ils soulignent en effet la possible réponse à ce nouveau traitement, même chez les patients déjà traités par une autre immunothérapie n’ayant pas donné de très bons résultats.

Par ailleurs, cet essai a mis en évidence des biomarqueurs au sein des tumeurs. Ceux-ci pourraient aider les médecins à repérer plus facilement les patients le plus à même de bénéficier de ce nouveau traitement avec de bons résultats. Au sein de l’étude, les patients les plus réceptifs étaient ceux porteurs d’une tumeur avec une densité plus élevée de cellules T actives (cellules immunitaires).

L’étude s’est étalée sur une durée de 45 mois et demi, entre janvier 2015 et mai 2018.

L’immunothérapie Yervoy est un inhibiteur de points de contrôle qui cible la protéine CTLA-4. De ce fait, le système immunitaire ainsi libéré est plus enclin à reconnaître les cellules cancéreuses pour les éliminer.

Forts de ces constatations, les scientifiques ont pu observer qu’un groupe de patients ayant bénéficié de l’immunothérapie Yervoy durant l’étude a vu son taux de survie augmenter pour la majorité. Un autre groupe n’a cependant pas eu de réponse favorable au traitement.

Ces résultats sont expliqués par plusieurs causes :

  • les patients avec une bonne réponse avaient un niveau de cellules T CD8 élevé, ainsi qu’une forte expression de la protéine interféron gamma ;

  • leurs cellules T ont reconnu les antigènes des cellules cancéreuses et ont pu y apporter une réponse (contrairement aux patients ayant montré une mauvaise réponse au nouveau traitement).

Des études supplémentaires sont donc nécessaires pour développer des stratégies thérapeutiques capables d’augmenter la survie des patients touchés par un cancer prostate avec métastases.

Ces deux nouvelles stratégies de traitement évoquées via ces études constituent une avancée considérable pour certaines formes de cancer de la prostate qui répondent mal aux différentes thérapeutiques.

Sources :


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