L’asthénospermie désigne une anomalie du sperme affectant la mobilité des spermatozoïdes. Moins mobiles, les spermatozoïdes voient leur pouvoir fécondant altéré, avec un impact sur la fécondité de l’homme. Le couple peut alors rencontrer des difficultés à concevoir.
Qu'est-ce que l'asthénospermie ? L’asthénospermie, ou ashténozoospermie, est une anomalie du sperme caractérisée par une mobilité des spermatozoïdes insuffisante. Elle peut altérer la fécondité de l'homme et diminuer les chances de grossesse du couple car s’ils ne sont pas suffisamment mobiles, les spermatozoïdes ne peuvent migrer du vagin vers la trompe pour y féconder l’ovocyte.
L’asthénospermie peut être isolée ou associée à d’autres anomalies du sperme. En cas d’OATS, ou oligo-asthéno-tératozoospermie, elle est associée à une oligospermie (concentration en spermatozoïdes inférieure aux valeurs normales) et une tératozoospermie (une trop grande proportion de spermatozoïdes de formes anormales). L'impact sur la fécondité de l'homme sera encore plus important.
Les causes Comme pour toutes les anomalies du sperme, les causes de l’oligospermie peuvent être nombreuses :
une infection, une fièvre ;
une insuffisance hormonale ;
la présence d'anticorps anti-spermatozoïdes ;
l’exposition à des toxiques (alcool, tabac, drogue, polluants…) ;
une anomalie génétique ;
une varicocèle ;
une carence nutritionnelle ;
une maladie générale (au niveau des reins, du foie) ;
un traitement (chimiothérapie, radiothérapie, certains médicaments)
Les symptômes L’asthénospermie ne se manifeste pas aucun symptôme, si ce n’est des difficultés à concevoir.
Le diagnostic L’asthénospermie est diagnostiquée par le spermogramme, analyse biologique du sperme réalisée systématiquement chez l’homme lors du bilan d’infertilité du couple. Lors de cet examen, différents paramètres du sperme sont évalués, dont la mobilité des spermatozoïdes. Il s’agit du pourcentage de spermatozoïdes capables de progresser du vagin à la trompe pour féconder l’ovocyte. Pour évaluer ce paramètre, les biologistes contrôlent, sur une goutte de sperme disposé entre deux lames, le pourcentage de spermatozoïdes capables de traverser rapidement le champ du microscope en ligne droite. Ils étudient cette mobilité à deux moments :
dans les 30 minutes à une heure après l’éjaculation pour la mobilité dite primaire ;
trois heures après l’éjaculation pour la mobilité dite secondaire.
La mobilité des spermatozoïdes est alors classée en 4 grades :
a : mobilité normale, rapide et progressive ;
b : mobilité diminuée, lente ou faiblement progressive ;
c : mouvements sur place, non progressifs ;
d : spermatozoïdes immobiles.
Selon les valeurs seuils définies par l’OMS (1), un sperme normal doit contenir au moins 32 % de spermatozoïdes à mobilité progressive (a + b) ou plus de 40 % à mobilité normale (a). En dessous de ce seuil, on parle d’asthénospermie.
Pour confirmer le diagnostic, un second voire un troisième spermogramme doit être réalisé à 3 mois d’intervalle (la durée d’un cycle de spermatogenèse étant de 74 jours) pour confirmer le diagnostic, car de nombreux paramètres (infection, fièvre, fatigue, stress, exposition à des toxiques, etc) peuvent influencer la spermatogénèse et altérer de façon transitoire la qualité du sperme.
D’autres examens viennent compléter le diagnostic :
un spermocytogramme, examen consistant à étudier au microscope la forme des spermatozoïdes afin de détecter d’éventuelles anomalies morphologiques. En cas d'asthénospermie en l'occurence, une anomalie au niveau du flagelle peut altérer la mobilité du spermatozoïde ;
une spermoculture pour détecter une infection du sperme qui pourrait altérer la spermatogenèse ;
un test de migration-survie (TMS), consistant à sélectionner par centrifugation les spermatozoïdes de meilleure qualité et d’évaluer le pourcentage de spermatozoïdes aptes à féconder l’ovocyte.
Traitement et prévention pour avoir un enfant La prise en charge dépend du degrés d’asthénospermie, des autres anomalies spermatiques éventuellement associées, notamment au niveau de la morphologie des spermatozoïdes, et des résultats des différents examens, de l’origine de l’asthénospermie (si elle est retrouvée), de l’âge du patient.
En cas d’asthénospermie légère ou modérée, un traitement peut être tenté pour améliorer la qualité du sperme. Une supplémentation en anti-oxydants qui pourrait favoriser l’augmentation du nombre et de la mobilité des spermatozoïdes, en diminuant le stress oxydatif, ennemi des spermatozoïdes. Une étude iranienne (2) a notamment montré qu’une supplémentation en co-enzyme Q-10, anti-oxydante, améliorait la concentration et la mobilité des spermatozoïdes.
Lorsqu’il n’est pas possible de traiter la cause de l’asthénospermie ou lorsque les traitements ne donnent aucun résultat, différentes techniques d’AMP pourront être proposées au couple en fonction de la situation :
une fécondation in vitro (FIV) ;
une fécondation in vitro avec microinjection (FIV-ICSI).
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