La lithiase urinaire (du grec lithos, pierre) est une maladie caractérisée par la formation de calculs (du latin calculus, caillou), c’est-à-dire des accrétions cristallines qui se forment dans les voies urinaires (cavités rénales (calices et bassinet), uretères et vessie) à partir de minéraux dissous dans l'urine.
La taille des calculs varie d'un grain de sable à celle d'une balle de golf. Les plus gros, dits « coralliformes », moulent l'intérieur du rein, ayant ainsi l'aspect de branches de corail. Les calculs sont généralement évacués par miction.
S'ils grandissent jusqu'à une taille relativement importante (de l'ordre de quelques millimètres), ils entraînent l'obstruction d'un uretère et la distension des cavités rénales par l'urine. Cela peut provoquer des violentes douleurs (dites « coliques néphrétiques »), siégeant en général au flanc et dans le bas abdomen.
Certains calculs sont idiopathiques, c'est-à-dire qu'on ne comprend pas encore les causes de leur apparition.
Le calcium relativement dense rend ces calculs radio-opaques et ils peuvent être détectés par radiographie de l'abdomen. L'échographie, le scanner et la radiographie numérisée sont les examens de diagnostic les plus précis pour la détection des calculs.
La lithiase urinaire est également connue sous le nom de urolithiase, lithiase rénal, néphrolithiase ou gravelle.
Des preuves archéologiques ont révélés que déjà en Mésopotamie, les Hommes connaissaient les calculs rénaux et des manières de les traiter.
Toutefois, il n’existe pas de séries statistiques mettant en évidence une évolution de la fréquence en fonction de l’époque et la zone géographique. Malgré cela, certaines sources affirment qu’il y a eu une augmentation du nombre de calculs rénaux dans les pays industrialisés.
Dans les pays riches, l'incidence annuelle est aujourd’hui estimée à 5-10 % de la population en Europe et États-Unis3, mais cette incidence est beaucoup plus élevée dans d'autres parties, chaudes, du monde.
L'incidence annuelle des nouveaux cas dans le monde industrialisé était au début des années 2000 généralement considérée comme 1 500 à 2 000 cas par million d'habitants et par an.
Seuls les Inuits et les habitants des littorauxjaponais semblent épargnés ou presque, probablement en raison de leur consommation plus élevée de poissons gras et/ou algues.
La prévalence (nombre total de cas) varie selon les pays et leurs climats, mais aussi selon l'origine ethnique des populations. Les comportements et contraintes alimentaires peuvent aussi être en cause.
Le sexe a aussi une importance : Les calculs surviennent entre deux et trois fois plus souvent chez les hommes que chez les femmes. Cependant, la différence homme-femme s'estompe avec l'âge.
On estimait en 2006 aux États-Unis10 qu'environ 10 % des gens produiront un calcul dans leur vie, et que 70 % d'entre eux auront des récidives (50 % en Europe selon H.-G. Tiselius). Environ 80 % de ces calculs sont à base de calcium, et parmi ces derniers, 80 % environ sont constitués d'oxalate de calcium10. Selon d'autres sources11, la probabilité d'être atteint durant une vie est estimée à 10-15 % en Europe et Amérique du Nord, mais atteint 25 % au Moyen-Orient. Il s'agit essentiellement d'une maladie récidivante avec près de 50 % de récidive à 10 ans. Dans le futur, l’incidence de la lithiase urinaire pourrait augmenter à cause de différents facteurs :
De fortes déshydratations liées à l'absorption périodique de grandes quantités d'alcool12
Une augmentation de la température à cause du réchauffement climatique
L'affection peut être très douloureuse, mais le risque de décès est quasi nul si le calcul est traité. La mortalité peut cependant atteindre 66 % en cas de calcul coralliforme (forme très particulière de calcul extensif) non traité14. Certaines complications peuvent conduire à un engagement du pronostic vital. Cela peut être le cas pour une obstruction du canal urinaire par un calcul de forte taille. Cela n'est vrai qu'en cas d'absence d'évolution naturelle favorable (comme une fragmentation du calcul) et/ou de prise en charge médicale.
Les calculs rénaux sont souvent joints à des infections urinaires, ces infections sont très inconstantes en gravité et en composition. Ce qui les rend difficiles à traiter : les biofilms sont notamment imperméables à certains antibiotiques.
Et dans des cas plus rares, il y a la présence d’agents pathogènes à activité uréasique (qui dégrade l’urée) tels que :
Pseudomonas
Aspergillus fumigatus
Corynebacterium
Candidas albicans
Klebsiella pneumoniae
Staphylococcus aureus
Staphylococcus epidermidis
Providencia spp
Serratia marcescens
Haemophilus
Corynebacterium
Ureaplasma urealyticum
Le risque est alors de développer une pyélonéphrite conduisant, dans les cas les plus graves, à un choc septique. Une opération sous antibiotique est alors nécessaire.
Des anomalies anatomiques sont parfois notées dans les cas les plus graves (1 cas sur 10):
anomalies rénales : 39,3 %
anomalies de l’uretère: 30,1 %
anomalies du bas appareil : 30,6 %
Des protocoles médicaux existent pour caractériser l’infection en se basant sur les germes présents ou plus simplement sur les formes et couleurs et le lieu anatomique de survenance des premiers calculs17.
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